Ce lundi 23 juin, le conseil communal de Saint-Josse-ten-Noode a adopté le nouveau règlement d’ordre intérieur du lycée Guy Cudell.

Outre les dispositions sur le code vestimentaire, le règlement pose problème à de nombreux égards, tant sur son procédé d’adoption que sur son contenu.

Ecolo-Groen est le seul groupe à avoir voté contre le projet de règlement présenté.


Les circonstances de l’adoption de ce nouveau règlement posent des questions. Le conseil de participation s’est réuni le 17 juin 2014, les représentants des étudiants étaient en examen, aucun d’entre eux n’a pu être présent à la réunion sur la négociation du texte qui a duré huit heures. Un groupe de professeurs a également écrit au Pouvoir Organisateur (commune de Saint-Josse) afin de marquer son désaccord.

Les dispositions les plus critiquées du règlement concernent le « code vestimentaire ». Les intentions du Collège étaient d’interdire le port du foulard. Après la mobilisation des étudiants, relayée par les médias, les dispositions concernant l’interdiction de tout signe convictionnel ont été supprimées. Malgré tout, les élèves devront être habillés en bleu marine et blanc, ils ne pourront plus porter de gants ou de bonnets, même dans la cour de récréation, et même en hiver. Le Collège motive sa décision par les inégalités sociales qui s’illustrent à travers les tenues vestimentaires. Le Collège reconnaît que ce code vestimentaire sera une charge pour les familles, et s’engage à en assumer le coût (bien qu’on ne sache toujours pas de quel montant il s’agit, ni les conditions pour pouvoir en bénéficier).

Parmi les nombreuses autres aberrations que contient le règlement d’ordre intérieur se trouve celle-ci : Le Lycée aura le droit de renvoyer chez eux des élèves mineurs qui n’ont pas cours à la première heure, mais se présentent durant celle-ci pour aller à l’étude. Ces élèves mineurs laissés dans la rue, s’ils sont victimes d’un accident ne seront pas considérés comme ayant eu un accident sur le chemin de l’école. Les tatouages visibles seront interdits ainsi que les barbes longues. Les jeunes filles ne seront autorisées à porter un maquillage et du vernis à ongle « discret » qu’à partir de la troisième année. La possession de gsm et de tout matériel audio sera désormais exclue dans l’enceinte du Lycée (même éteint). La partie concernant « la liberté d’expression » et « la diffusion de document » du règlement est des plus inquiétants. Il sera désormais interdit aux élèves d’avoir un discours politique ou idéologique entre eux, de distribuer des documents à caractères politiques ou philosophiques ou de faire signer une pétition. Pour finir, le règlement prévoit que par l’inscription de l’élève au Lycée, les parents adhèrent au projet pédagogique de l’établissement. Or, ce projet pédagogique est actuellement inexistant.

Dans le passé, les Verts n’ont eu de cesse, de dénoncer une situation catastrophique au sein de l’établissement : professeurs non remplacés, inscriptions fictives d’élèves, violences, graves carences de direction, etc. Mais également de soutenir les initiatives positives comme la création d’un cadastre de la carrière des professeurs et la mise en place de procédures sérieuses pour l’engagement de l’équipe de direction. Dans cet esprit d’opposition constructive, Ecolo-Groen a proposé des amendements aux dispositions problématiques du règlement. Elles ont tous été toutes rejetées par la majorité.

Pour les Verts, ce n’est pas la rigueur absurde qu’il faut promouvoir, mais faire du Lycée, un lieu d’apprentissage de la citoyenneté, de la démocratie et de la tolérance. Et où la liberté d’expression de conviction n’est pas brimée, mais au contraire où l’on encourage l’esprit critique. Ce qu’il faut au Lycée Guy Cudell, c’est un vrai projet pédagogique qui fera de cette école un lieu de réussite et d’épanouissement où chacun puisse trouver sa place. Uniformiser les l’apparences des élèves et la pensée de ceux-ci n’est pas notre projet pédagogique pour le lycée !