Le groupe ECOLO-GROEN s’inquiète de la gestion des écoles fondamentales à Saint-Josse.


I. Etat des lieux :

La commune de Saint-­Josse offre le nombre le plus bas de places de maternelle et primaire par enfant en âge de scolarité de la région (0.73 en maternelle, 0.77 en primaire). [1]

La situation est d’autant plus inquiétante que la « Nouvelle Ecole », établissement maternel et primaire dont la vétusté est à déplorer (il s’agit de préfabriqués) devra trouver un autre site car il sera détruit et remplacé par une crèche (contrat de quartier Liedekerke 2013­2017).

Et à ce jour, pas de solution en perspective !

II. Les Faits :

Et pourtant, le sujet anime les conseils communaux depuis plus de quinze ans. Au début des années 2000, le nouvel échevin de l’enseignement, monsieur Emir Kir avait fait procéder à une étude qui envisageait la création d’un nouveau bâtiment scolaire dans le cadre de la reconstruction de la salle de Sport Guy Cudell. Cette solution n’est malheureusement plus envisageable, car le désormais Bourgmestre Emir Kir a décidé de rénover la salle de sport, sans y intégrer l’école.

Lors du Conseil communal de Saint­-Josse­-ten­-Noode du 27 avril 2015, le Bourgmestre, interrogé sur le Contrat de Quartier Durable « Axe Louvain », nous annonça que le collège envisageait d’installer la « Nouvelle Ecole » dans une extension de l’école Henri Frick à la place des combles. Le toit serait démonté et remplacé par un étage supplémentaire (1073 m2), la toiture plate résultant de cet aménagement serait utilisée comme cour de récréation.

Extrait du compte­-rendu du conseil :

« Le Président (ndl Emir Kir) : une étude a été lancée par le Collège. On pense au bâtiment de l’école Henri Frick, qui appartient à la commune, ce qui ne nous coûterait donc rien. En aucune manière, on ne songe à faire fusionner deux écoles, ce sont deux projets pédagogiques distincts. »

Lors du Conseil communal du 26 octobre 2015, le collège nous annonçait que l’étude et les travaux de construction de classes et d’un préau au niveau des combles de l’école Henry Frick, estimé à 4.500.000€ (subsidié à hauteur de 2.600.000€ par la Communauté Française) était post-posé, car les délais pour une mission d’étude complète du projet étaient trop court.

Lors des débats, il est apparu que les démarches du collège auprès des pouvoirs subsidiants étaient ambiguës. S’agissait­-il d’une extension pour agrandir l’école ou pour accueillir la « Nouvelle Ecole » ? La réponse de l’échevin en charge du dossier et celle du bourgmestre différaient.

Extrait du compte­-rendu du conseil communal:


« Monsieur Mouhssin : Il y a un projet de mettre une nouvelle « Nouvelle Ecole » au­-dessus de l’école Henri Frick. C’est bien cela ?

Monsieur Jassin : Pas du tout.

Monsieur le Président : Il s’agit ici de l’extension de l’école Henri Frick. Il appartient ensuite au collège d’organiser l’enseignement comme il l’entend. »

Lors du Conseil communal du 14 décembre 2015, le point 11 portant sur un Marché de service pour la mission d’études complète du projet d’extension de l’école Henri Frick, d’un montant de 599.999€ était à l’ordre du jour.

Lors des débats, le groupe ECOLO/Groen a souhaité avoir des précisions sur les études d’impact en terme de nuisance qui avait été faites. Nous avons reçu une fin de non­-recevoir. Nous avons proposé une alternative: l’acquisition de l’ancienne Observatoire de Bruxelles, place Quetelet, fin de non-recevoir également.

III. Problématique :

Si nous soutenons la volonté du collège d’augmenter la capacité de nos écoles, nous constatons que le projet proposé pose de nombreux problèmes, il va :

  1. Densifier un quartier qui l’est déjà.
  2. Va doubler la capacité d’une école fondamentale qui passerait de 250 à 500 élèves, et un en fera une « méga » école plutôt qu’une école de quartier, sans aucune concertation.
  3. Que ce projet d’extension est couteux ­: 5 000 euros/m2 soit 25 % supérieur que le prix normal d’une construction passive (selon l’échevin des travaux)
  4. Les nuisances sonores dues à la cours de récréation sur le toit n’ont pas été étudiés.
  5. Le risque de disparition de la Nouvelle Ecole
  6. Si le bourgmestre installe la Nouvelle Ecole dans cette extension, le risque de devoir rembourser les subsides à la Communauté Française existe

V. Nos propositions :

Le Groupe ECOLO/Groen a proposé au Collège de faire l’acquisition de l’ancien observatoire de Bruxelles, place Quetelet. Celui­-ci fait près de 2 300 m2 pour 4.000.000,00 €. Le bâtiment est composé de deux bâtisses entourées d’un jardin. Il est contigu à une plaine de jeux de l’IBGE et près de la station Madou et de l’académie de musique.

Cette solution permettrait également d’offrir un lieu pour accueillir la nouvelle implantation de Sint-Joost-aan­-Zee. En effet, la commune est incapable trouver une solution à la demande d’inscriptions à l’école néerlandophone qui doit refuser près de 100 élèves chaque année, faute de places.

Un projet pédagogique innovant, dans le cadre d’une collaboration entre une école francophone et néerlandophone pourrait être lancé, dans un cadre accueillant.

Le Collège affirme qu’une étude a été faite et que le coût des rénovations serait très élevé. Nous contestons ces affirmations, ECOLO/Goren ayant visité l’immeuble, celui­-ci est en bon état, même si des travaux de mise aux normes, d’aménagement et d’isolation seront nécessaire. Nous avons demandé de consulter le rapport d’étude cité par le collège, mais à ce jour, nous n’y avons pas encore eu accès.

VI. Nos actions :

Une plainte a été envoyée au Ministre­-Président en charge des pouvoirs locaux afin d’annuler ou suspendre le point, tant que le bourgmestre n’aura pas clarifié différents éléments :

L’appel d’offres prévoit « que l’objet de ce marché est suffisamment complexe et qu’il apparaît difficile de définir avec précision les spécifications techniques qu’en termes d’exigences fonctionnelles et que la négociation avec les soumissionnaires permettra de préciser ces spécifications et moyens techniques à mettre en œuvre pour rencontrer ces dites exigences fonctionnelles, et que dès lors, le recours à la procédure négociée s’imposait ».

L’ambiguïté du collège sur la destination finale, extension de l’école pour agrandir celle-­ci ou pour créer un nouvel établissement ? Ce choix a des implications financières et pourrait augmenter le coût de l’étude et de la construction, car dans d’une nouvelle école, des entrées différentes et des aménagements connexes devront être envisagés. Nous demandons au ministre des pouvoirs locaux d’exiger que le collège clarifie sa position.

Le doublement d’accueil de l’école Henry Frick aura des implication sur le quartier et entrainera peut­-être des problèmes de voisinage. Le bourgmestre a fait faire une étude sur le sujet (conseil communal avril 2014). Cette pièce importante ne faisait pas partie des éléments du dossier. Ma demande auprès du Collège n’ayant pas eu de suite, nous demandons au Ministre d’exiger du Collège que celui­-ci nous communique les conclusion de l’étude.

L’élément principal du Collège pour contester notre proposition d’acquisition de l’ancien observatoire de Bruxelles, place Quetelet, est l’importance du coût des rénovations. Nous demandons au Ministre­-Président d’exiger du collège de nous communiquer le rapport.

Une copie de la plainte sera communiquée à la Communauté Française.