Programme 2018 : Insécurité, délinquance et prostitution

     4. Insécurité : une commune où il fait bon vivre et se promener !

Saint-Josse est, hélas, connue pour ses faits divers : violences, prostitution et trafics en tout genre participent au sentiment d’insécurité partagé par nombre de nos concitoyens.

Écolo-Groen s’oppose avec détermination à la violence sous toutes ses formes ainsi qu’à toute dérive sécuritaire qui peut entraîner de profondes déchirures sociales. Partant du principe qu’il vaut mieux prévenir que guérir, nous privilégions le respect des règles et l’harmonie entre les personnes et les groupes. Les gardiens de la paix et médiateurs doivent permettre de désamorcer les problèmes qui pourraient mener à un passage à l’acte. Il est important que leurs rapports fassent l’objet d’un suivi.

Par l’écoute des victimes, la disponibilité et l’efficacité respectueuse des lois par les autorités publiques et plus largement, par l’attention apportée au cadre de vie (tapage nocturne, propreté des rues, agressions verbales, harcèlement de rue et remarques sexistes, comportements homophobes, etc.), les autorités communales ont un rôle crucial à jouer pour améliorer la qualité de vie des citoyen.ne.s et, partant, leur sentiment de sécurité.

La petite délinquance requiert une prise en charge transversale : présence policière, réaction rapide, aide à la jeunesse pour les mineurs, peines alternatives d’intérêt général mais aussi réinsertion professionnelle et sociale après la sanction éventuelle.

L’accueil des victimes est bien sûr une priorité : un accueil efficace, une reconnaissance du statut de victime, une information complète sur les possibilités d’aides sont primordiaux dans le processus de réparation. Et la victime apprécie souvent d’avoir pu exprimer son vécu. Le Bureau d’aide aux victimes du commissariat communal réalise à cet égard un travail extrêmement utile et salué.

Au-delà de la sanction pure et simple, Écolo-Groen privilégie le dialogue et l’action réparatrice réelle, si elle est possible, en concertation avec la victime. Le taux de récidive des délinquants pris en charge suivant ce principe est en effet nettement inférieur.

La jeunesse de Saint-Josse, en peine de moyens d’insertion sociale, paie un tribut conséquent à une conjoncture sociale qui ne lui laisse que peu de place et dont les causes premières se situent, pour la plupart, hors de sa portée. Heureusement, le tissu associatif apporte soutien et repères mais ne suffit pas à prévenir les passages à l’acte.

La présence policière de proximité reste néanmoins indispensable, de préférence à pied ou à vélo, à toute heure et dans tous les quartiers. Les niveaux de compétences et de formation exigés doivent répondre à des critères adaptés aux situations rencontrées dans les différents quartiers. Une connaissance approfondie de ces mêmes quartiers est nécessaire. La présence policière discrète et efficace contribuera à restaurer un sentiment de sécurité. Il est impossible de disposer de chiffres précis en cette matière, les informations éparses se présentant principalement en termes de bandes organisées de petits délinquants et de délits répertoriés. Les résultats liés à l’installation de caméras de vidéo-surveillance ayant vocation au premier chef à décourager les infractions devront être analysés dans les années à venir. L’installation de plusieurs commissariats locaux permet d’accroître le sentiment de sécurité par la présence physique plus proche de la police, y compris dans le quartier Nord.

En matière de prévention des assuétudes (consommation de drogues notamment), des initiatives de prévention primaire existent directement auprès des consommateurs à partir de centres d’aide. La prévention secondaire, auprès des non-consommateurs, se limite quant à elle à une campagne d’information sur les produits et leurs effets. C’est trop peu.

Pour ce qui concerne l’amélioration de la qualité de vie et du sentiment de sécurité, Ecolo-Groen soutient, en cas d’échec de la prévention, l’application de sanctions administratives qui doivent permettre, dans le cadre d’une politique active et volontariste, de sanctionner les incivilités (crachats, dépôts clandestins d’immondices, graffitis, parking sauvage, tapage nocturne …).

Nos propositions pour en finir avec les incivilités et l’insécurité :

Délinquance et toxicomanie

  • Favoriser les facteurs efficaces de prévention, dans une optique transversale : maillage social et action de tous dans la réponse à l’insécurité. Cela suppose une implication du secteur associatif en concertation avec les pouvoirs locaux ;
  • Apporter savoir-faire et formation aux intervenants sociaux concernés afin de favoriser l’écoute, le suivi et la réparation ;
  • En matière de toxicomanie, promouvoir la réduction des risques dans les écoles entre autres par la formation des enseignants, tout en soulignant l’importance du Conseil de participation qui inclut les parents ;
  • Soutenir la prévention dans les quartiers en favorisant les expériences interculturelles et intergénérationnelles ainsi que le développement des maisons de jeunes et de clubs et d’activités sportives structurelles. 

Police

  • Soutenir fermement une police de proximité, de préférence à pied ou à vélo, à toute heure et dans tous les quartiers, bénéficiant d’une gestion transparente et dont les priorités sont définies démocratiquement dans les conseils de police ;
  • Favoriser l’établissement de commissariats de quartier et, en particulier, maintenir et, si nécessaire, renforcer celui présent dans le quartier Nord ;
  • S’assurer que les appels à la police sont suivis d’effet dans le délai approprié et que les personnes ayant signalé les infractions ne soient pas signalées par la police lors de la descente sur les lieux ;
  • Appliquer strictement et effectivement les sanctions administratives pour tout comportement illégal constaté (dépôts clandestins…).

Prostitution

Écolo-Groen fait de la lutte contre les réseaux de trafic et d’exploitation des êtres humains une priorité quotidienne : l’impunité en matière de proxénétisme doit cesser ! Dans ce cadre, nous privilégions la coopération intercommunale entre entités locales qui, comme Saint-Josse, ne peuvent à elles seules endiguer ces phénomènes d’une ampleur nationale et internationale.

Deux règlements sur la prostitution ont été adoptés, l’un de police et l’autre concernant l’urbanisme. Après une mise en vigueur très lente due notamment à l’annulation par le Conseil d’Etat du règlement voté à la hâte par la majorité PS-cdH, les résultats en termes d’amélioration de la qualité de vie des habitants du quartier Nord et de la sécurité des prostituées sont encore attendus. Sous l’impulsion d’Écolo-Groen, les carrées ont désormais quitté l’une des rues du quartier nord. Il est essentiel que le nombre des carrées n’augmente ni sur le territoire de la commune, ni sur celui des communes adjacentes. Il est également important que les incivilités et la criminalité liées à la prostitution cessent.

  • Appliquer sans délai, strictement et dans le respect de la légalité, les deux règlements relatifs à la prostitution (règlement de police et règlement d’urbanisme). Le suivi et l’évaluation de cette application doivent être effectués pour procéder à leur adaptation si nécessaire ;
  • Créer un espace qui permette d’ouvrir le dialogue entre toutes les personnes concernées par le phénomène de la prostitution et d’aborder plus directement les problèmes générés ;
  • Soutenir les associations offrant leur aide aux travailleuses.eurs du sexe, tel l’Espace P ;
  • Maintenir et développer le commissariat de police au sein du quartier Nord ;
  • Affecter un fonctionnaire en permanence au suivi de l’application des règlements, au dialogue avec tous les publics concernés et à la concertation avec les autorités de la Commune de Schaerbeek afin d’apporter une vue globale sur la question :
  • Regrouper les carrées restantes dans une zone dotée de poubelles et de toilettes publiques pour limiter les désagréments causés par les visiteurs et adopter un plan de mobilité orienté contre les nuisances automobiles (passage incessant de voitures) ;
  • Augmenter la sécurité dans les quartiers concernés par la prostitution par des moyens indirects : éclairage public, plan de circulation, rénovation urbaine, etc. La commune est pratiquement le seul niveau de pouvoir compétent dans ce domaine !
  • Accroitre la présence publique dans le quartier Nord : services publics, agents de prévention, policiers …