En début de législature, la note de politique générale du CPAS établit, en accord avec le collège communal, les axes de l’action sociale pour les six années : 2012-2018. Chaque année, le budget accompagné d’un plan de travail qui traduit ces priorités, est proposé au vote du Collège et du Conseil communal vu l’implication financière de la commune.

Que constatons-nous ?


Le conseil du CPAS de Saint-Josse-Ten- Noode est composé de 11 mandataires élus par les conseillers communaux : 2 ECOLO-GROEN, 5 PS, 1 SPa + 1 transfuge de la liste Balsat, 2 CDH.

Les décisions du gouvernement fédéral imposent de nombreuses restrictions aux autorités locales y compris les CPAS. Le nombre d’aide sociale (RIS et ERIS) est en nette diminution depuis 2 ans. L’afflux de demandes d’aides sociales suite aux mesures d’exclusion de chômage ne s’est pas faite : peu ont poussé la porte du CPAS. Pourquoi ? Dans un premier temps, il fallait, pour obtenir l’aide sociale, introduire un recours contre la décision de l’ONEm. Depuis janvier 2015, cette obligation du CPAS de Saint-Josse a été supprimée mais le nombre de demandeurs n’a pas vraiment augmenté. En fait, les exclus du chômage ne rentraient tout simplement pas dans les conditions de l’aide sociale (enquête sociale, état de besoin avéré) et se retrouvaient sans droits sociaux propres. Nous assistons ainsi à l’augmentation de la précarité de beaucoup qui ne peuvent plus compter sur rien. Il s’agit surtout des jeunes de moins de 30 ans.

Depuis deux ans, les relations entre le CPAS et la commune sont chaotiques. Alors que la commune doit moins investir dans l’aide sociale, elle impose au CPAS des réductions des dépenses. Conclusion, le CPAS, qui a en charge des missions comme l’insertion socio-professionnelle, l’accompagnement des jeunes dans leurs études et formation, la lutte contre le surendettement, l’accompagnement et l’insertion des nouveaux migrants, ne peut développer ou étoffer ses services alors que les citoyens et citoyennes en ont grandement besoin. Le CPAS est ainsi contraint à « imaginer » des solutions, à se débrouiller… avec des moyens réduits.

A côté de réduction budgétaire, la commune entend aussi ramener « tout le volet social » sous son autorité avec parfois un manque criant de concertation et de collaboration. A titre d’exemple, la loi confère au CPAS, la mission d’aide pour le surendettement, la commune développe de son coté, un service de conseil de surendettement… mais refuse au CPAS, la possibilité de développer son propre service pour répondre au besoin des usagers et le rendre accessible à tous les citoyens de la commune.

Le Home Anne-Sylvie Mouzon est achevé et est quasi complet depuis janvier 2016. L’accueil, le cadre, l’animation, la qualité des soins en particulier pour les personnes les plus fragiles, se sont nettement améliorés. Il a une excellente réputation. Ce pari lancé par Anne-Sylvie Mouzon est en voie d’être gagné mais là encore, la commune exige une rentabilité immédiate, un retour sur investissement… qui reportera sur les résidents et résidentes (venant d’autres communes que Saint-Josse) une augmentation des tarifs dans les années futures.

Le home Anne-Sylvie Mouzon deviendra t-il une séniorie que seuls les plus nantis pourront se payer ? Ou alors, reportera-t-on sur l’aide sociale, l’obligation de compléter les pensions insuffisantes pour couvrir les vrais besoins d’hébergement des résidents ? Drôle de politique budgétaire alors que sans les subsides de la région bruxelloise, cette rénovation en profondeur n’aurait pas pu se faire. Ce home vient couvrir les besoins importants de la population bruxelloise en matière de placement pour le tout grand âge. La commune ne développe pas une vision solidaire au niveau régional et n’est pas à une incohérence près.

A mi mandat, le groupe ECOLO/Groen constate que nous avons un CPAS, réduit au pain sec et à l’eau et une tutelle communale, imprévisible et centralisatrice à qui il faut sans cesse rappeler les règles de déontologie dans le traitement des dossiers, la concertation, les limites de l’autorité communale et l’autonomie de l’action du CPAS.