Dans le cadre du contrat de quartier durable Liedekerke, un parc en intérieur d’ilot devait être créé entre la rue Potagère et la rue de la Limite, à côté de la crèche Damla.


Ce parc, qui devait compter quelque 3.200 m², devait permettre aux habitants de ces rues et des rues voisines de disposer d’un poumon vert au cœur du quartier pour jouer, se réunir et goûter à un espace de nature et de découvertes en milieu urbain. Tel quel, le terrain regorge en effet de curiosités naturelles enviables, comme une colonie d’abeilles du lierre repérée par les entomologistes du Muséum des sciences naturelles et certains arbres remarquables.

Pendant les quatre années qu’a duré le contrat de quartier, qui s’est achevé fin 2015, des activités ont été menés au sein du parc. Un potager collectif, des composts et une ruche y ont été installés. De nombreux événements s’y sont déroulés pour le plus grand bonheur, notamment, des enfants qui pouvaient goûter à un coin de vie sauvage au cœur de la ville.

Lors de la soumission des différents projets d’aménagement du parc, le choix s’était porté sur un bureau d’étude ayant remis un projet intégrant parfaitement la destination souhaitée du lieu : un endroit laissé le plus possible à l’état sauvage, sans lignes droites, réservant le plus de place possible à la nature tout en permettant la rencontre conviviale des habitants et des familles et l’épanouissement par le jeu des enfants. Ainsi, une grande pelouse de jeu et de pique-nique était prévue, une mare à visée éducative devait être créée, un potager de caractère était maintenu, un verger était créé et le jeu des enfants dans la nature était favorisé. Des consultations des habitants et du collectif occupant le jardin ont été effectuées pendant toute la durée du contrat de quartier et ont confirmé cette envie de voir naître en ce lieu un espace convivial et innovant, loin des parcs traditionnels.

En décembre 2014, la commune a acquis un bâtiment situé rue de la Limite et permettant, moyennant aménagement, de prévoir un accès au parc par cette rue également.

En mai 2015, une modification du cahier du projet a été votée par le Conseil sur la base d’un rapport de l’administration. Celui-ci faisait état de « données imprévisibles » liées à la difficulté de réunir le jardin occupé par l’ASBL « Grandir » au parc de la rue Potagère, à l’achat du bâtiment de la rue de la Limite et à la volonté d’installer un commerce de restauration dans celui-ci. Le Conseil a donc voté un réaménagement de la programmation du futur parc contenant les modifications suivantes :

  • La création, d’une rampe reliant l’accès de la rue de la Limite à la partie basse du parc ;
  • La création d’une terrasse au départ de cette rampe ;
  • La création de WC publics et de locaux pour les gardiens de parcs.

Les objectifs du Contrat de Quartier Durable ont quant à eux été réaffirmés.

Pendant près d’un an, ce projet a fait du sur place. Aux nombreuses questions que j’ai posées relatives à son état d’avancement, il m’a été répondu de manière évasive que « rien de nouveau » n’était à signaler. C’est le mois dernier, au détour d’une consultation des décisions du Collège que ce « rien de nouveau » s’est révélé être l’abandon total de tout aménagement du jardin situé derrière l’ASBL « Grandir », soit près de 900 m², et une modification complète de la philosophie du projet.

Les nouveaux plans déposés par le bureau d’étude prévoient en effet un parc beaucoup plus minéral, des lignes droites et du béton. On est loin du « projet exemplaire » que le cahier spécial des charges publié lors de l’appel à projet mentionnait, requérant que ce parc soit une « contribution positive à certaines problématiques » comme celles de l’eau et de la biodiversité, qui étaient citées comme les premières priorités à remplir pour ce projet qui se voulait novateur et pilote.

A ceux qui se sont émus de ce revirement, l’on a répondu que le délai du contrat de quartier étant expiré, la Commune avait désormais repris la main totale sur le projet… ce qui s’est déjà illustré: les arbustes mellifères ont été rasés juste avant leur floraison et le lierre, qui fournit la nourriture principale à l’espèce particulière d’abeilles présente dans le parc est menacé.

Mes questions sont donc les suivantes :

  • Quel est l’impact de la fin du contrat de quartier sur ce projet en termes de financement, de respect du cahier spécial des charges et de prise en compte des opinions émises lors des processus de consultation des citoyens ?
  • Quels sont les contacts qui ont été pris avec le pouvoir subsidiant ?
  • Quelles sont les directives qui ont été transmises à l’auteur de projet et qui ont abouti à la remise d’un projet complètement différent de sa première mouture ? Par qui ont été transmises ces directives ? Pourquoi ne se retrouvent-elles pas dans le dossier ?
  • Quand ce nouveau projet, qui a été approuvé par le Collège, sera-t-il présenté ?
  • Quelles sont les mesures qui ont déjà été prises en vue de l’aménagement du parc ? Quelles sont les actions envisagées à court, moyen et long termes ?