Ci-dessous quelques nouvelles des travaux du Conseil communal de ce mercredi 15 février 2023 et un aperçu de l’apport de vos conseiller.e.s Ecolo-Groen. Bonne lecture !

En janvier, c’était conseil en mode “on n’est pas stressés” avec une petite quinzaine de points à l’ordre du jour du conseil, mais pas les comptes de 2021 et donc encore moins le budget 2023… 

En février, c’est en mode « plage » : 8 points à l’agenda dont les communications et le procès-verbal du dernier conseil… Et donc, pas de comptes 2021 ni de budget 2023.

Or, l’absence de budget commence à se faire vraiment sentir pour les ménages qui attendent une prime communale, un remboursement de charges ou autre. En effet, le “budget” provisoire de 2023 (les fameux douzièmes provisoires qui consistent à prendre le budget de l’année précédente coupé en 12) n’est que le reflet de celui de 2022 qui était déjà “ric rac” et donc  ne suffit vraiment pas après une année à 11% d’inflation sur l’ensemble des coûts. 

Nous avions en amont du Conseil suggéré au Bourgmestre de tenir une minute de silence en hommage aux victimes des tremblements de terre en Syrie et en Turquie. Cette minute de silence se tient donc à l’initiative des deux groupes. 

Toujours en amont du Conseil, nous avions (encore) rappelé au Président que le système de sonorisation était catastrophique, rendant les débats au conseil inaudibles ou presque et, mettant à mal la publicité des débats, gage de démocratie. Nous avions donc demandé un retour au système du micro qui se balade. Pas de bol, quand nous sommes arrivés, le système était “comme d’habitude” – enfin, l’habitude d’après covid car avant, ce problème n’existait pas. Soyons de bon compte, l’administration s’y attelle mais la situation devient / est déjà frustrante. 

Interpellations du groupe Ecolo-Groen :

1. De la plainte à la solution, quelle médiation à Saint Josse?

La Région bruxelloise ayant inauguré il y a quelques mois un service de médiation à destination des citoyen.ne.s rencontrant des difficultés avec les administrations communales, notre conseiller Pascal Lemaire interroge le Collège pour savoir si le service est déjà opérationnel à Saint-Josse et, de manière générale, quelles sont les possibilités de médiation au sein de la commune. 

Le Collège répond que, si il est trop tôt pour faire le point sur la collaboration avec le nouveau service régional, il faut rappeler qu’il existe un service communal de médiation actif depuis 2020. Il rappelle aussi l’existence des initiatives de médiation interculturelles, non orientées vers les rapports entre citoyens et administrations mais destinées à faciliter le “vivre-ensemble”. Également à souligner, l’existence d’une médiation dite “de proximité”, visant à aider à la résolution des petits conflits du quotidien avec les voisins ou même au sein de la famille, histoire d’éviter que la situation ne dérape. 

Pascal Lemaire demande que cela soit communiqué à la population, chose faite dès le lendemain à la fois sur le site web de la commune et sur les réseaux sociaux. Quelle efficacité 😉

2. Ontwikkeling van voormalig Sheratonhotel en van het Gesuklooster? 

Frederic Roekens pose la question du développement de l’ancien hôtel Sheraton et de l’ancien cloître Gesù vide depuis 2004.

Concernant l’ancien Sheraton, le Collège indique que différents retards dûs au covid et à deux incendies ont ralenti le projet. Une reprise du chantier est toutefois prévue pour mars 2023, avec une durée de chantier anticipée d’encore un an et une réouverture prévue en mars 2024 pour le plus grand hôtel du Benelux et d’un espace de restauration au rez-de-chaussée.

Frederic Roekens demande quelles seraient les possibilités d’emploi qu’offre cette réouverture et quel serait le rôle éventuel de la mission locale pour l’emploi pour ce faire. Le Bourgmestre acquiesce et indique que des contacts ont lieu pour engager le plus de personnel possible issu de nos communautés locales.

Concernant le Gesù, Frederic Roekens rappelle l’historique du dossier, notamment le fait que le projet de réhabilitation est subdivisé en 2 parties : l’ancien cloître étant vendu à un promoteur sans l’église tandis que l’église et la chapelle sont restées dans les mains de l’ancien propriétaire qui a fait faillite. De ce fait, Frederic Roekens émet des craintes sur le futur de l’église et de la chapelle qui sont actuellement en vente et non protégées (elles ne font pas l’objet d’un arrêté de classement) et qui dès lors pourraient être détruites.  Le Bourgmestre répond qu’à ses yeux, il est peu probable que l’église soit démolie. Il indique d’ailleurs que la commune dans sa fonction d’autorité publique veille au grain et ne laissera pas faire…

Pour ce qui est du projet de logements, d’hôtel et de cohabitation (ou “co-living”) au sein de la partie vendue du Gesù (faisant l’objet d’un permis de bâtir), le Collège semble apaisé sur le risque de possibles nuisances en raison des mesures prises par le futur exploitant.  

3. Accorder les primes c’est bien, les payer c’est mieux !

Charlotte Velge, interpellée par des citoyen.ne.s tennoodois.es, sur le non-paiement de leurs primes demande Collège de faire un point sur la situation. Elle demande à quoi sont dûs ces retards, de quelle ampleur ils sont et si, dans la mesure où ces retards seraient dûs à des complexités administratives (par ex. la difficulté à remplir un formulaire), une aide est mise en place par la commune.

Le Bourgmestre lui fournit une cascade de chiffres et s’enchante du nombre de primes octroyées à St-Josse. Il reconnaît des retards dans le paiement des primes de naissance mais indique que cela devrait être résorbé – c’est magique quand même, on interpelle, le problème est réglé avant même le conseil. 

Le Bourgmestre indique par ailleurs que les délais sont aussi dûs au fait que les dossiers de remboursement de primes ne passent au Collège qu’une fois qu’il y a assez de demandes, donc entre deux et six mois… Tant pis pour le citoyen qui tombe à un moment où personne ne demande de prime, donc. 

Pas un mot toutefois des plaintes de certains habitants des logements communaux qui attendent le remboursement du trop perçu de charges. Et pas un mot non plus des conséquences de l’absence de budget. On sait pourtant que c’est crucial. Ben oui, pas de budget, pas de projet (on sait, se répète;-) et en l’espèce, des primes qui traînent…

C’est quoi la suite ? Des retards dans le paiement des profs ? On s’interroge parce qu’on sait que la commune s’est aussi fait tirer l’oreille pour avoir tarder à payer sa dotation à la police locale mais chut ! 

Le Conseil communal passe en revue les points suivants

1. Convention 2022 entre la Commune et la Zone de police dans le cadre du subside fédéral

Il est proposé au Conseil d’approuver la convention entre la commune et la police pour le transfert du subside fédéral de 207.037,51 EUR à la Commune.

Espérons que la commune les verse effectivement dès maintenant, plutôt que de les thésauriser. Ce serait bien que la police puisse travailler pour notre sécurité à tous (on vous invite à lire notre tribune politique dans le magazine “1210” à paraître).

2. Charte Bruxelloise pour l’intégration de la santé dans toutes décisions politiques communales 

Il est proposé au Conseil d’approuver la Charte bruxelloise pour l’intégration de la santé dans toutes décisions politiques communales établie par l’ASBL SACOPAR bénéficiant d’un subside régional à l’initiative du Ministre Ecolo Maron pour l’appui aux communes dans le cadre de ces politiques de santé. 

Elodie Cornez intervient pour le groupe Ecolo-Groen pour saluer l’initiative et l’accueillir favorablement, la santé définie comme bien-être général étant (comme le genre) une question transversale que chaque décision politique influence. Or, une meilleure santé signifie une espérance de vie plus longue, des coûts  réduits de santé, essentiel donc.

Elodie Cornez espère que l’adoption de cette charte sera l’occasion de passer en revue l’ensemble des politiques communales avec un prisme santé, comme par exemple :

  • la politique communale du “tout-à-la-voiture” pourrait être remise en cause : les indicateurs de mortalité dû à la pollution de l’air étant au rouge vif, particulièrement dans les quartiers précarisés comme les nôtres, on peut espérer que l’intégration de la santé amènera plus de rues scolaires à St-Josse (une des deux communes bruxelloises faisant la sourde oreille quant il s’agit de développer des rues scolaires) quand on sait que le Bourgmestre se vantait d’avoir initié la première rue scolaire du pays, que se passe-t-il donc ?
  • la politique des travaux publics pourrait se voir améliorée, par ex. dans les écoles: la demande de Malika Mhadi pour des toilettes scolaires en bon état pourrait être honorée : elle a suffisamment insisté dans ce conseil sur les effets délétères pour la santé des petits de l’état décrépit de ces toilettes.
  • le bien-être au travail des travailleurs de l’administration (les chiffres de maladie étant effrayants) pourrait faire l’objet d’un audit avec le service psychosocial.
  • etc., etc. (rénovation urbaine pour lutter contre l’humidité dans les logements communaux, amélioration du soutien scolaire…)

Elle indique par ailleurs attendre avec impatience le plan détaillé qui permettra de transformer les engagements communaux qui, à ce stade, consistent en des engagements de principe (par exemple la formation de l’administration et du personnel politique, l’implication des citoyens…) en engagements concrets. Elodie Cornez appelle de ses vœux un conseil consultatif de la santé qui se voudrait multifactoriel. 

Le Bourgmestre ne peut s’empêcher de répondre en vantant les activités en faveur de la santé de la commune pendant le COVID [on va éviter d’être vilain mais entre les masques trop petits et la désinfection des trottoirs, parfois on se dit qu’à force de vouloir être le premier, on fait plus de mal que de bien]

De plus, il esquive la question des rues scolaires en insistant sur le taux faible de possession d’une voiture par les Tennoodois.es [le chiffre cité par le Bourgmestre est erroné : il parle de 15% de Tennodois.es possédant une voiture mais la réalité est bien là que les Tennodois.es ont peu de voiture (près de 70% des ménages tennoodois n’en ont pas) et subissent de plein fouet les effets délétères de la pollution de l’air]

Il insiste sur les mesures prises par la commune au bénéfice de ses travailleurs, notamment la semaine des 4 jours pour les travailleurs de plus de 55 ans [malheureusement, le personnel est très souvent malade et les cas de congé maladie dépassant le nombre légal dès le mois d’avril est extrêmement élevé. Nous demandons depuis longtemps une commission réunie pour comprendre la situation, sans succès jusqu’à ce jour].
Elodie Cornez se veut conciliante mais indique sur ce dernier point que l’argent ne fait pas tout pour les travailleurs.

2. Diagnostic de la coordination locale de la Commune de Saint-Josse-ten-Noode pour la cohésion sociale

L’échevine en charge de la cohésion sociale présente le diagnostic réalisé par les services communaux. Elle déplore notamment la situation scolaire à St-Josse : les enfants y réussissent moins bien au CEB que dans d’autres communes, sont plus souvent absents et le niveau en secondaire laisse à désirer. Elle souhaite que les associations travaillent plus ensemble (partage de bureau, notamment) et que la commune travaille sur la question de recours aux droits. [Cette question, que Zoé Genot connait bien et sur laquelle elle travaille sans relâche, signifie que les personnes qui ont droit à des aides n’y font pas appel, soit par méconnaissance, soit par crainte, soit pour d’autres raisons]. L’approche de la communication proposée par l’échevine est une voie qui a été beaucoup testée et qui a ses limites. Les groupes Ecolo-Groen travaillent dans les différentes instances à l’automatisation des droits qui a le mérite de faire porter la charge de travail non plus sur le demandeur (puisque celui-ci n’a plus à demander) mais sur l’administration qui doit faire le travail de détermination des aides auxquelles chacun a droit sur base de son statut

L’échevine indique enfin que l’accès aux subsides pour les associations n’est pas aisé en raison du besoin de rendre des dossiers de plus en plus élaborés [la raison d’être de ce degré d’exigence qui effectivement ne facilite pas la vie des associations tient au fait que certains fraudent. Or, l’argent public étant l’argent de tous, on ne peut se permettre qu’il soit mal acquis par certains].  

Frederic Roekens partage l’inquiétude pour les associations de ne pas avoir accès aux subsides et demande quel appui la commune peut offrir à l’élaboration du dossier. 

Il interroge le Collège au sujet de la conclusion du rapport qui stipule que l’offre d’associations doit être augmentée et demande comment la commune envisage de mettre en œuvre cette demande.

L’échevine indique que ses services se tiennent à la disposition des associations pour la rédaction des dossiers de subsides. 

3. Achats publics

Un seul achat public, mais quel achat public, à l’ordre du jour cette semaine.

Il s’agit en fait de l’achat destiné au remplacement des chaudières de la Rue Royale (l’annexe de la maison communale) qui avait été présenté au conseil en janvier dernier pour un montant de 168.000 euros. Ô surprise, au moment où les offres ont été remises, le prix était largement supérieur au montant prévu et ô, resurprise, la ligne budgétaire n’est pas suffisamment alimentée (l’absence de budget, les douzièmes provisoires trop courts, tout ça, tout ça).

Et donc, le Collège revient la bouche en cœur au conseil mendier une rallonge budgétaire “pour raisons imprévues et impérieuses” (le fameux article 249). 

Alors, on est bien d’accord que laisser les gens dans le froid n’est pas une option mais quand on fait l’entretien régulier de sa chaudière, premièrement le chauffagiste prévient quand la chaudière est en bout de vie et deuxièmement on n’attend pas que la chaudière meure en plein hiver pour la changer… au prix fort !

Tout ça pour dire que le défaut de prévoyance, ça coûte une blinde à la commune (nous tous et toutes donc) et par dessus le marché, le Collège chipote avec la loi [oui, oui, ce truc qui nous protège contre l’arbitraire] pour faire passer des mesures au chausse-pied, au forceps ou, devrait-on dire, au lance-pierres. 

Bref, on s’est abstenus.