Nous avons pris connaissance ce matin d’un article de presse concernant la gestion de la commune de Saint-Josse sous l’ère du Bourgmestre Kir. Voici notre évaluation de ce mandat :

Points négatifs

  • Disproportion des ressources et mauvaise gestion :

Dotée d’un budget de 110 millions d’euros, soit deux fois plus par habitant que Schaerbeek, et d’une équipe de 900 personnes pour un territoire d’à peine 1 km², 8 fois plus petit que Schaerbeek, Saint-Josse aurait dû connaître une transformation majeure. Cependant, malgré cette allocation de ressources, la ville stagne.

Les réserves financières dont disposait la commune à l’arrivée au pouvoir du Bourgmestre Kir et qui s’élevaient à 12 millions d’euros se sont envolées. Bien que la crise de la COVID ait eu un coût pour la commune qui peut expliquer partiellement la perte de ressources, celle-ci a coûté 4,5 millions d’euros. Le compte n’y est donc pas. Il est également difficile de blâmer la crise énergétique dès lors que les réserves financières avaient déjà disparu lors du début de celle-ci.
Par ailleurs, la liste des exemples de mauvaise gestion financière est édifiante : 14 millions d’euros pour la maison des cultures au lieu des 4 prévus initialement, 5 millions d’euros à rembourser à un propriétaire de bureaux (le jugement indique « pour violation de la Constitution »), des centaines de milliers d’euros à rembourser en intérêts de retard à des fournisseurs de la commune… à quoi il faut ajouter la politique d’achats compulsifs et mal gérés qui aboutissent à la présence sur Saint-Josse de nombreuses maisons murées, dont beaucoup appartiennent à la commune. A titre d’exemple, une propriété particulière située rue de la Prairie 21 acquise pour 300 000 euros attend encore sa rénovation. Les coûts associés à cette future rénovation, y compris 120 000 euros pour les honoraires d’architecte, portent pselon toute vraisemblance le coût total estimé à 1,620,000 euros (coût d’achat + coût des travaux basé sur le ratio classique de la commune des frais d’architecte représentant 12% des travaux + frais d’architecte) et ce, pour seulement deux appartements. Cette lenteur et ces coûts élevés reflètent le retard habituel de la commune dans la réalisation de ses projets.

  • Échec en matière d’éducation et jeunesse :
La Nouvelle École reste en attente de renouveau malgré des promesses de rénovation faites depuis plus de deux décennies. Les élèves, confinés dans des préfabriqués, n’ont pas l’environnement d’apprentissage qu’ils méritent. Pour ce qui est de l’école Henri Frick, un projet d’extension a englouti 300 000 euros en frais d’architecte et 100 000 euros en indemnités à payer à un autre architecte en compensation de son éviction illégale du marché, le tout sans aboutir à une réalisation concrète. De plus, l’absence d’infrastructures adéquates pour la jeunesse, en particulier le fait que les maisons des jeunes communales sont non subventionnées et donc non agréées et non contrôlées du fait du refus de la commune de solliciter l’agrément, est un sujet de préoccupation. Ces structures, bien que demandées, restent dans un état précaire et les professionnels dédiés manquent de ressources et de soutien. Par ailleurs, le taux de réussite au CEB des élèves de Saint-Josse reste dramatiquement plus bas que la moyenne du pays. Nous y voyons le résultat du désinvestissement dans nos enfants qui doivent être une priorité.
  • Propreté :
Saint-Josse-ten-Noode est une décharge à ciel ouvert depuis plus de 10 ans et ce n’est pas le récent changement dans la collecte des déchets qui a créé le chaos. Ainsi, en janvier 2022 Ecolo-Groen faisait une action sur les déchets à Saint-Josse-ten-Noode, ils sont omniprésents malgré le renforcement des balayeurs de rue et la presence du parc à containers communal. Le groupe Ecolo-Groen y voit encore un signe de la mauvaise gestion et de la politique laxiste du Collège sur cette question qui se double par ailleurs aujourd’hui d’une posture conflictuelle alors que la population ten-noodoise gagnerait à voir Saint-Josse participer de manière constructive à la recherche de solutions initiée par la Région.

En conclusion, malgré un budget conséquent et de nombreuses ressources, Saint-Josse est en proie à des dysfonctionnements marqués par une mauvaise gestion et une absence de planification efficace. Ces lacunes se manifestent dans des domaines essentiels tels que l’éducation, la gestion financière, la propreté et le développement urbain pour ne citer que ces domaines-là.

Du côté du positif, nous retiendrons :
  • après 5 ans de demandes du groupe Ecolo-Groen, la modification en décembre 2020 du règlement communal sur le stationnement permettant aux habitants de Saint-Josse de bénéficier d’une tolérance de stationnement sur les rues adjacentes de Bxl-Ville et de Schaerbeek,
  • la création en septembre 2022 d’un Conseil consultatif de la personne en situation de handicap près de 10 après la signature de la Charte communale de l’intégration de la personne handicapée et de nombreuses interpellations du groupe Ecolo-Groen à cet égard
  • la gratuité des repas scolaires, également longtemps demandée par le groupe Ecolo-Groen avant d’être mise en place.

 

Difficile d’y voir une évaluation positive, les rares éléments positifs ayant été acquis après d’âpres batailles menées par le groupe Ecolo-Groen.