Ci-dessous quelques nouvelles des travaux du Conseil communal de ce mercredi 18 octobre 2023 et un aperçu de l’apport de vos conseiller.e.s Ecolo-Groen. Bonne lecture !
En voyant l’agenda, nous avions anticipé un conseil court. C’était sans compter sur l’ambiance délétère entre membres du Collège qui a abouti à une scène digne d’un mauvais film de série B, de hurlements du Bourgmestre sur son premier échevin. Ce fut finalement un conseil houleux et long où la commune a – encore – acheté une maison en mauvais état. Bonjour maison murée. Et où on l’apprend que le Bourgmestre n’est pas contre la prostitution – LOL.
Interpellations du groupe Ecolo-Groen :
1. Suivi de la gestion de l’eau par la Commune
Rudolph Alexandre interpelle le Collège sur le suivi de la gestion de l’eau par la commune.
Rudolph Alexandre faisant le suivi de questions préalablement posées par Malika Mhadi sur la récolte et l’utilisation de l’eau de pluie pour l’arrosage des fleurs et le nettoyage des véhicules communaux demande où en sont ces points 3 ans après que la question a été posée.
Par ailleurs, là où la commune intègre dans son plan climat communal l’installation et la rénovation des citernes personnelles pour la captation des eaux de pluie qui sont généralement des travaux lourds et coûteux pour des particuliers, Rudolph Alexandre incite la commune à montrer l’exemple en équipant en priorité les bâtiments et espaces publics communaux. Outre des citernes dont l’eau pourrait être utilisée pour les sanitaires par exemple, il cite la possibilité d’installer des fontaines publiques rafraichissantes, de diriger les eaux d’écoulement vers les pieds d’arbres plutôt que de les rejeter vers les égouts…
Il encourage enfin à revaloriser les eaux de source dont la Région de Bruxelles, et Saint-Josse particulièrement, est lotie puisque le Maelbeek coule sous la partie sud de la commune. Ainsi nous avons pu voir jaillir la source existant sous le bâtiment Pacifique pendant un week-end sous forme d’un bassin installé sur la place Saint-Josse grâce au projet Ressources du Maitre Architecte de la Région bruxelloise.
Enfin, il rappelle que les plantations d’arbres et de plantes grimpantes sont une manière efficace de retenir les eaux de pluie et éviter ou limiter les inondations. Il demande donc un état des lieux des plantations prévues dans le plan climat communal.
Il rappelle enfin que la gestion de l’eau et la verdurisation de la ville sont plus que des préoccupations d’écologistes puisque ces mesures permettent à tous et toutes non seulement d’économiser de l’argent en économisant l’eau mais aussi d’éviter des dégâts causés par l’eau lors d’inondations et ont un effet positif pour lutter contre la chaleur en été. L’infiltration locale de l’eau de pluie épargne les égouts et rend les stations d’épuration plus performantes. Finalement, les arbres et les plantes rendent nos rues et habitations plus fraîches pendant les fortes chaleurs.
Il conclut en indiquant que Saint-Josse, à son niveau, peut prendre des actions immédiates avec des effets directs, visibles par tous.
Le Bourgmestre lui répond en énonçant une liste de citernes (de petit calibre toutefois, entre 600 et 3000 litres) qui devraient être installées à différents endroits de la commune et en indiquant que cette question est une préoccupation du service éco-conseil de la commune et que cette dernière intègre dans ses projets grâce à des subsides de Bruxelles-Environnement.
Le service éco-conseil de la commune fait définitivement du bon travail ! Et merci à la Région pour ces subsides.
Juste pour rire, nous noterons que le Bourgmestre a indiqué au Conseil que sous le Pacifique, “ce n’est pas une source mais de l’eau souterraine qui remonte à la surface”… Ah bon, ce n’est pas ça une source ?
Moins réjouissant, le Bourgmestre renvoie la balle de la gestion des sources à la Région puisqu’il y en a partout…
Euh, il y a aussi des voitures, des trottinettes, des maisons… partout à Bruxelles et ça n’empêche pas le Bourgmestre d’agir dans ces domaines ! Approche sélective ou juste désintérêt de la sa part ?
On notera par ailleurs le silence total de l’Échevin de l’environnement…
Finalement, le Bourgmestre se réjouit de quelques projets de plantes en bacs dans les crèches et quelques écoles et une dizaine de demandes d’habitants pour des plantes grimpantes par an. Nous, ça nous paraît peu, lent et non visible !
2. Trottinettes et vélos partagés – installation communale de “dropzones”
Frederic Roekens revient sur la législation bruxelloise qui impose que les trottinettes et vélos partagés ne puissent plus se garer n’importe où mais uniquement sur des places réservées dites “dropzones”. Il appartient aux communes de délimiter ces zones.
Il demande donc où en est la commune de Saint-Josse dans la détermination de ces zones. Il demande également si la commune a l’intention de faire appel aux subsides régionaux prévus à cet effet. Et enfin, si la commune a l’intention de suivre l’exemple d’autres communes qui saisissent les trottinettes mal stationnées.
Le Bourgmestre répond qu’il attend le plan régional de placement des dropzones sur voiries régionales pour déterminer où placer les dropzones sur les voies communales, de manière à assurer la complémentarité…
Vu la gêne occasionnée par les trottinettes empêchant le passage sur les trottoirs, on comprend mal pourquoi le Bourgmestre si prompt à agir seul dans de nombreux dossiers attend pour celui-ci. De nouveau un signe de désintérêt ?
Le Bourgmestre rappelle le plan communal vélo, trottinettes, motos adopté en 2022 – non mis en oeuvre manifestement – et dit vouloir solliciter les subsides régionaux – encore.
Finalement, le Bourgmestre indique que la commune utilise l’article 44 du règlement général de police pour dresser des sanctions administratives communales mais ne saisit pas les trottinettes. On voudrait savoir combien de sanctions son dressées et comment : il n’y a pour le moment plus d’agent sanctionnateur à la commune !
Le Conseil communal passe en revue les points suivants
1. Présentation du travail de l’asbl Transit et vote du subside communal vers cette asbl
Transit est une intercommunale s’adressant aux consommateurs de drogue les plus vulnérables. Le Directeur général adjoint nous présente le travail de l’asbl depuis sa création et la philosophie de bienveillance et d’accompagnement des utilisateurs vers une vie sans drogue dans l’autonomie.
Transit organise également de l’accueil court et long terme pour permettre aux usagers de drogue de retourner vers une vie sans assuétude, des maraudes, forme les membres du personnel confronté aux usagers et depuis 2022, gère une salle de consommation à moindre risque financée par la ville de Bruxelles.
Transit a accueilli plus de 1.200 personnes en 2022, majoritairement des hommes d’âge mûr, pour moitié de nationalité belge, en majorité sans aucun revenu.
La salle de consommation à moindre risque accueille une moyenne de 2.000 visites par mois. Cette salle a à la fois une vocation sanitaire pour les personnes elles-mêmes mais aussi un effet positif sur l’espace public puisqu’il réduit d’autant la consommation en rue.
Par ailleurs, Transit développe sur la base de la déclaration de politique régionale un centre intégré d’accueil qui devra s’installer au port de Bruxelles dès 2026. Entre-temps, des projets de captage des consommateurs dans les stations de métro sont prévus.
Charlotte Velge remercie pour la présentation et demande si un projet de salle de consommation à moindre risque est envisageable à Saint-Josse.
Le DG adjoint de Transit indique qu’effectivement, ce serait une bonne idée.
Le Bourgmestre n’exclut pas cette possibilité. Y’a plus qu’à!
2. Remplacement d’un administrateur de l’Association sans but lucratif »Agence Immobilière Sociale de Saint-Josse » (AISSJ)
M. BEGAJ, conseiller communal et administrateur de l’AIS a remis sa démission arguant d’un “fonctionnement opaque” de l’AIS “totalement étranger aux administrateurs qui se retrouvent à chaque fois devant le “fait accompli”” ainsi que la “sonnette d’alarme” tirée par le réviseur d’entreprise.
Ces motifs sont particulièrement inquiétants pour le fonctionnement de l’AIS qui assure, rappelons-le, une fonction essentielle dans une commune dont le public est précaire.
Pauline Warnotte rappelle que le groupe Ecolo-Groen s’était déjà inquiété de cette situation en mai lors de la démission de l’administrateur délégué et demande une présentation de la situation de l’AIS au conseil. Le Bourgmestre accède à la demande via une commission réunie.
Le Collège présente M. Jabour au poste d’administrateur. Le groupe Ecolo-Groen s’inquiète de cette nomination qui concentre encore un peu plus la gestion de l’AIS entre les mains du Collège alors que la gestion défaillante appellerait la nomination d’un administrateur avec un regard neuf et frais.
3. Acquisition d’une maison au 38, rue Linné
Pascal Lemaire intervient pour indiquer que ce bien, déconnecté des autres propriétés que possède la commune dans le quartier Nord, ne permet pas d’y mener un projet d’envergure, ce que le groupe Ecolo-Groen regrette. En effet, tant qu’à acquérir à prix important des maisons en mauvais état, il semblerait largement plus opportun de prévoir des rénovations, voire des démolitions-reconstruction, d’ensembles plus larges permettant la réalisation d’appartements de taille correcte pour une famille. Cette approche permettrait également des économies d’échelle lors de ces travaux
En l’espèce, le bien est petit, en fort mauvais état et enclavé entre d’autres biens privés.
Sachant que le prix complet pour un achat et rénovation d’un tel bien dépasse le million d’euros pour deux petits appartements, l’approche paraît inadéquate en matière de gestion des finances publiques.
Par ailleurs, nous voudrions savoir si ce bien est habité. En effet, nous voudrions éviter que des familles se retrouvent à la rue suite à cet achat dès lors que cette maison a toutes les chances d’être murée à court terme par la commune. Or, cette politique de “murage” des maisons a non seulement un impact sur le sentiment de sécurité en rue mais entraîne également une réduction des biens disponibles à la location et consécutivement nourrit l’inflation des loyers.
Il demande enfin combien de temps il faudra pour rénover.
Le Bourgmestre préfère ignorer nos remarques et invoquer comme motif d’achat la création de logements sociaux – il oublie de dire “dans 10 ans”, “à coups de millions” et “en causant la fermeture d’une carrée”, mentionnant au passage une récente opération de fermeture d’une trentaine de carrées pour cause de traite des êtres humains et proxénétisme immobilier. Est-ce à dire qu’il se réjouit de donner de l’argent à des proxénètes immobiliers en rachetant leurs carrées ?
Le Bourgmestre se laisse par ailleurs aller à une longue digression sur la nécessaire lutte contre la traite des êtres humains et nous indique subitement qu’il n’est “pas contre la prostitution” – ce qui est un changement de position a 180 degrés ! … et que sans lui, il n’y aurait pas eu de contacts avec les prostituées.
Le mensonge est grossier, ce sont les associations qui ont fait ce travail de terrain. Par ailleurs, Pauline Warnotte rappelle à M. le Bourgmestre que la commune sous son autorité et en adoptant le règlement qu’il avait lui même proposé et défendu a été condamnée en 2015 pour violation de … la Convention du 21 mars 1950 pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui !
Par ailleurs, rappelons que les règlements communaux successifs adoptés sous le mandat du Bourgmestre Kir ont été systématiquement cassés par le conseil d’état en raison de leur illégalité.
5. Achats publics
a. Marchés d’architecture pour la rénovation de 2 maisons murées du quartier nord
Les maisons situées au 73 rue Linné et 15 rue de la Prairie sont concernées par ces marchés d’architecture. Pour ces deux maisons, des budgets d’architecte avoisinant les 100.000 euros sont prévus impliquant des travaux autour d’1 million d’euros par maison. Nous ne rappelons pas les propos tenus auparavant mais le groupe Ecolo-Groen doute qu’utiliser les deniers publics dans cette proportion soit la manière la plus adéquate d’agir. Il eut mieux valu reconstruire de grands ensembles…
À la question de savoir quelle est la vision stratégique de la commune par rapport à sa politique d’achats, le Bourgmestre répond qu’il s’agit d’acheter ce qui se présente à la vente… Comme vision stratégique pour le développement du quartier, on aurait imaginé plus élaboré…
Par ailleurs, nous continuons à penser que le délai entre achats des biens en question et lancement des marchés d’architecture est beaucoup trop long, en moyenne 5 ans. Le Bourgmestre répond “ce sont les procédures”. Or, c’est faux, rien n’empêche que ces marchés soient lancés dès l’achat des biens. Attendre autant reporte d’autant les travaux requis, retire des biens du marché locatif, implique des soucis de squats et amène à des biens murés.
Enfin, au vu des travaux de rénovation conséquents prévus par ailleurs dans les logements communaux, Elodie Cornez s’inquiète pour le personnel communal et sa (sur-)charge de travail. Elle recommande que la commune fasse appel à une assistance à la maitrise d’ouvrage pour alléger la charge et permettre une meilleure coordination.
b. Achat “en urgence” de livres scolaires.
Bis repetita pour cet achat de livres scolaires, manifestement non budgeté et pour lequel le collège demande une rallonge au conseil…
Le groupe Ecolo-Groen n’arrête pas s’interroger sur le pourquoi de ce genre de dossiers alors que la rentrée scolaire est un événement récurrent et facilement prévisible.
6. Motion en faveur d’un accueil égal et de qualité de la population aux services communaux
Proposée par la liste du Bourgmestre comme instrument vexatoire contre la Région, Pauline Warnotte a œuvré pour faire remanier cette motion de manière à en faire une motion appelant le Collège de Saint-Josse à agir effectivement pour un accueil de qualité des citoyens.
Nous nous réjouissons de l’adoption de cette motion qui vise à mettre les Tenoodois.e.s au cœur des préoccupations des services communaux et à en garantir l’accès à tous et toutes de manière égale et selon le mode choisi par la personne et non imposé par l’autorité.
La discussion a toutefois été on ne peut plus tendue entre le Bourgmestre et son premier échevin. Ce dernier proposait des amendements, certes trop détaillés et dont l’esprit avait été repris par ailleurs par nos amendements, que le Bourgmestre semble avoir considérés comme une insulte personnelle.
Rappelons qu’une motion ne peut être proposée que par des conseillers et doit forcément s’adresser au Collège, la situation du Bourgmestre défendant bec et ongles une motion contre la Région et non pas pour un changement au sein de la commune était dès lors surréaliste et a consommé un temps précieux en chamailleries qui ne sont pas dignes de membres élus d’un conseil communal.