Ci-dessous quelques nouvelles des travaux du Conseil communal de ce mercredi 25 janvier 2023 et un aperçu de l’apport de vos conseiller.e.s Ecolo-Groen. Bonne lecture !

Conseil en mode “on n’est pas stressés” : La majorité met une petite quinzaine de points à l’agenda du conseil, mais pas les comptes de 2021 et donc encore moins le budget 2023…

Bis repetita donc (ou ter ou quater au choix, on a arrêté de compter le nombre d’années depuis lesquelles un budget communal n’a plus été voté à temps). Or, comme nous le disions l’an dernier, pas de budget, pas de projet…  En l’espèce, l’achat de maisons (un peu controversé) devra attendre !

 

Interpellations du groupe Ecolo-Groen :

 

1. Prolifération des chats en intérieur d’îlot

Interpellée par des habitant.e.s / commerçant.e.s qui s’en plaignent, Élodie Cornez interpelle le Collège au sujet de la prolifération des chats en intérieur d’îlots et les mesures d’appui de la commune aux habitant.e.s et commerçant.e.s pour faire face à ces situations qui génèrent nuisances sonores et problèmes d’hygiène.

Le Collège nous indique être en train d’essayer de nouer un partenariat avec une ou plusieurs associations pour venir en aide aux habitants confrontés à la prolifération des chats en intérieur d’îlots pour procéder à leur capture et stérilisation.

 

2. “Boum, quand ma commune fait boum”

Pascal Lemaire interpelle le Collège sur l’insécurité que représentent les lancements et le stockage d’explosifs servant aux feux d’artifice. Après avoir constaté un nombre impressionnant de lancers de feux d’artifice durant l’ensemble du mois de décembre et particulièrement la nuit du Nouvel an dans le Quartier Nord, Pascal Lemaire pointe le danger de ces lancers pour ceux qui les manipulent (des accidents surviennent tous les ans où des personnes perdent une main) mais aussi pour les logements (les feux d’artifice allant de plus en plus haut, ils explosent à hauteur de fenêtre ou sur les toitures risquant de générer explosion des fenêtres ou départs de feux). Le stockage de ces explosifs représente aussi un danger. Notre conseiller rappelle aussi l’impact que leurs explosions peut avoir sur les animaux, les plus jeunes et les aînés (stress, etc.).

En conséquence, il demande aux autorités communales de se coordonner avec les autres niveaux de pouvoir afin de réguler les flux introduisant ces feux d’artifices dans nos rues.

Il propose par ailleurs que, si l’interdiction ne fonctionne pas, d’autres approches soient envisagées : information au sujet des dangers et ouverture d’un lieu sécurisé et accompagné, dédié au lancement de feux d’artifice dits “sans bruits” en un temps donné la nuit du Nouvel An.

Le Collège lui répond qu’effectivement la menace est réelle, quelques départs de feu de toiture ayant d’ailleurs eu lieu sur le territoire régional, mais que si l’utilisation de moyens pyrotechniques est effectivement réglementée, la vente en est, elle, largement libre, d’autant que les réglementations wallonnes et flamandes diffèrent de celles en vigueur à Bruxelles. Faisant ensuite le point sur les moyens déployés la nuit de la Saint-Sylvestre et remerciant les nombreux membres du personnel présents sur le terrain, le Collègue indique prendre note de la proposition de créer des moments et lieux sécurisés de tirs de feux d’artifice.

 

Le Conseil communal passe en revue les points suivants

 

1. Ordonnances de police du Bourgmestre des 15 décembre 2022 et 13 janvier 2023 pour le Quartier Nord

Avec ces ordonnances, le Bourgmestre instaure pour un troisième mois consécutif des mesures restrictives de rassemblement de personnes et de consommation et vente d’alcool dans le Quartier Nord.

Frederic Roekens, par ailleurs conseiller de police, rappelle le contexte entourant la prise de ces ordonnances : nous alertons en effet depuis des mois sur la situation délétère de ce quartier qui ne fait que s’aggraver : problèmes de drogues, augmentation drastique de la consommation de crack, réapparition de la consommation de protoxyde d’azote dont on retrouve aujourd’hui des cadavres dans nos rues (les petites capsules ayant disparu, ce sont de gigantesques bouteilles que l’on trouve désormais), manque de présence de la police fédérale et notamment des chemins de fer…

Il rappelle que nous avions mentionné, dès l’origine, que si une telle ordonnance peut être utile pour calmer le jeu provisoirement, ce n’est pas une solution structurelle, car elle traite les symptômes (notamment la consommation d’alcool, mais étonnamment peu le trafic de drogue) pas la cause… Pascal Lemaire rappelle nos inquiétudes sur les restrictions aux libertés fondamentales que posent ces mesures : interdire aux personnes de se rassembler à plus de 5 ne peut pas durer éternellement !

Le Collège semble pour sa part satisfait de la mesure, indiquant que le quartier s’est calmé au mois de janvier (Pascal Lemaire fait remarquer qu’il n’y a aucune possibilité de savoir si c’est à cause de la mesure, du froid ou simplement du fait que le mois de janvier est traditionnellement plus calme). Le Collège nous fait part de plusieurs avancées en concertation avec les autres niveaux de pouvoir, notamment l’arrivée de policiers supplémentaires dans la commune de Saint-Josse et une coordination à venir avec Schaerbeek. Une réunion avec le Procureur du Roi a, pour sa part, abouti à la désignation d’un magistrat de référence pour le Quartier Nord.

 

2. Comité de concertation CPAS-Commune

L’échevin Boikete, désigné au comité de concertation CPAS-Commune, a décidé de démissionner de cette fonction, arguant “ne jamais avoir été invité à ces réunions” et avoir “demandé par deux fois, le mercredi 7 décembre 2022 et le dimanche 11 décembre 2022, la convocation en urgence de ce Comité pour faire le point sur la situation au CPAS.” Il écrit dans sa lettre de démission : “Face à ce refus manifeste de respecter les procédures qui garantissent le bon fonctionnement de nos institutions et qui nous préservent de l’arbitraire, je souhaite que vous preniez acte, à dater de ce jour, de ma décision de me retirer du Comité de concertation Commune / CPAS.

Face à ces éléments et tenant compte de la situation passablement compliquée au CPAS,  Élodie Cornez demande à comprendre ce qu’il s’est passé. Oubli ou mauvaise volonté ?

Le Bourgmestre répond “oubli”… Vu la situation délétère entre membres de la majorité ces derniers temps, on a comme un doute… Le visage de l’échevin à ce moment de la discussion en dit long sur son opinion, mais il n’en dira pas plus.

Par ailleurs, ayant été informé en séance de la proposition de remplacement par M. Jabour, en contrariété avec l’ensemble des règles d’information des conseillers communaux (ces règles ne sont évidemment pas là pour faire joli, mais pour permettre aux conseillers de se renseigner, de se faire une opinion, d’entendre la population sur les sujets qui les concernent et qui seront débattus au conseil communal…) le groupe des Verts prend acte de la démission et s’abstient pour la désignation d’un remplaçant.

 

3. Prolongation de l’intercommunale bruxelloise de crémation

L’intercommunale propose de proroger sa durée de vie pour 30 ans.

Aucune raison de s’y opposer.

 

4- Achats des maisons rue de la Poste, 69-69A et 71

Le Conseil communal se voit proposer d’approuver l’achat par la commune à la Maison de la famille des deux maisons située rue de la Poste 69 et 71, ainsi qu’un garage au 69A de manière à “agrandir le patrimoine communal et proposer des logements à bas prix”.

De prime abord, ces achats ressemblent à une très bonne affaire pour la commune et une très mauvaise pour la Maison de la famille puisque celle-ci vend ses biens à la moitié du prix de leur évaluation.

Pauline Warnotte intervient dans ce dossier pour indiquer que le groupe des Verts est évidemment favorable à l’idée de pouvoir offrir des logements communaux de qualité et à prix modéré aux habitants. Toutefois, le coût réel pour la commune et la Maison de la famille d’une telle opération mérite analyse.

En effet, si la commune peut acquérir à bas prix ces logements, la Maison de la famille, qui en est la propriétaire, se prive d’une rentrée de près de 250.000 euros. Or, les dettes de la Maison de la famille sont colossales et la commune garantit ces dettes. Rappelons que, dans ces dettes, il y a des dettes de sécurité sociale (on a tendance à trouver que pour une association dont un des administrateurs, M. le Bourgmestre lui-même, se dit social, c’est contradictoire de ne pas payer les cotisations permettant aux travailleurs d’avoir accès à… leur sécurité sociale !)  La commune ne prend-elle pas le risque de s’exposer, pour une opération bon marché, à des coûts drastiques, le jour où la Maison de la famille ne pourra vraiment plus payer ses dettes et que celles-ci devront être couvertes par la commune ?

Par ailleurs, Pauline Warnotte rappelle que ce n’est qu’après rénovation que ces biens pourront être mis à disposition des habitants. Mais l’expérience montre malheureusement que cela risque d’attendre : de nombreux immeubles acquis par la commune dans le Quartier Nord sont aujourd’hui murés, le plus souvent depuis très longtemps, attendant une rénovation par la commune, propriétaire de ces biens. Or, à ce stade, non seulement il n’est pas certain que les biens puissent être acquis (puisqu’il n’y a pas de budget), mais il n’est pas du tout certain que ces biens s’ils étaient en définitive achetés aient la moindre chance d’être rénovés dans un délai acceptable. C’est même plutôt le contraire, vu l’état financier de la commune !

Enfin, les biens sont repris au patrimoine architectural. Or, le Bourgmestre indique vouloir les raser et construire en hauteur. Réalisme de la finalisation du projet, tant au niveau de l’urbanisme qu’au niveau financier, dans un délai raisonnable ? Proche de 0.

Concrètement, tout cela ressemble à une très mauvaise opération qui aboutit à notre abstention.

On n’a même pas abordé, lors du conseil, le fait qu’il était quand même très étonnant de voir le Bourgmestre continuer à siéger et voter pendant le conseil alors qu’il est administrateur de la Maison de la famille, en l’espèce vendeur… Conflit d’intérêt ?

 

5. Gestion de l’eau

 

          a- Projet “eau” au cimetière communal

Répondant à un appel à projet de la Région, la commune a obtenu un subside de 30.000 euros pour mener un audit devant lui permettre de mettre en place une gestion écologique de l’eau au cimetière communal.

Merci la Région !

 

          b- Distribution de l’eau potable

Vivaqua et la commune concluent une convention pour la mise à disposition de matériel qui permettra de comptabiliser la consommation d’eau de la commune, jusque-là non comptabilisée.

Une bonne chose pour permettre de contrôler la consommation de cette matière précieuse qu’est l’eau potable !

 

6. Parking pour personnes handicapées

La commune et Parking Brussels concluent une convention permettant à la commune d’accéder facilement aux plaques d’immatriculation des véhicules des personnes handicapées permettant de grandement améliorer la mise en œuvre de la gratuité du stationnement de ces véhicules.

Pauline Warnotte s’en réjouit : elle avait interpellé en mai 2022 sur la situation compliquée du stationnement PMR à Saint-Josse, notamment sur le point particulier de la gratuité qui posait un problème (la commune imposait des amendes dont les personnes devaient demander la levée a posteriori, ce qui générait de nombreux problèmes pour les personnes concernées).
Avec la signature de cette convention, le problème devrait se trouver réglé. Comme quoi, cela vaut la peine d’interpeller.

 

7. Écoles – Reconduction du projet Schola

Comme chaque année, le projet Schola mené par l’ULB et qui permet aux élèves de primaire de bénéficier d’un soutien scolaire prodigué par des étudiants est reconduit. Une très bonne chose.

 

8. Espace de liberté pour chiens

Alors qu’au Conseil de septembre 2022, il nous avait été promis que le risque de nuisances sonores, notamment que pourrait représenter l’installation d’un espace de liberté pour chiens dans l’îlot du parc Traversière, nous apprenons incidemment par la voie d’un achat public de matériel pour cet espace, que cette installation aura bien lieu. Interrogé sur l’évaluation des nuisances, le Bourgmestre n’en a cure : “On ne peut pas évaluer la nuisance avant que l’installation soit en place”…

Comment dire ? Il existe de tels espaces ailleurs dont les riverains se plaignent amèrement. Certains ont même dû être fermés pour cette raison. Était-ce si difficile de demander aux autres communes leurs évaluations ? En l’espèce, c’est un intérieur d’îlot avec une maison médicale à cet endroit. Nous craignons le pire !

 

9. Achats publics

Petit florilège d’une gestion des achats publics qui laisse à désirer :

  • 10.000 euros d’achat d’outillage pour la Maison des cultures : la commune a-t-elle l’intention de finir les travaux elle-même ? Alors que lors du dernier conseil, le Collège nous jurait que les travaux continuaient,  Le ton est un peu différent… Le Bourgmestre n’exclut pas cette possibilité. Sachant que ce projet a plus que doublé de prix (on est passé de 5 à 12 millions d’euros annoncés dont 7 millions d’euros pour la commune alors que le budget initial était entièrement couvert par la Région bruxelloise), on est très inquiet de voir que finalement, la commune devrait terminer elle-même les travaux,
  • 180.000 euros pour des chaudières et des travaux de réaménagement de la conciergerie et des vestiaires pour l’antenne de la maison communale au 284 rue Royale… Rappelons qu’il avait été clairement indiqué lors de l’achat de ce bien qu’il ne coûterait rien parce qu’il était en parfait état”… Ben tiens !
  • près de 9.000 euros pour 9 iPhones, le dernier modèle bien sûr, à 975,18 euros pièce, s’il vous plaît !  Pour la petite histoire, le Collège a acheté en 2017 11 iPhones à 770 euros, en 2018 9 iPhones  à 875,83 euros, et en 2019 10 iPhones à 941,87 euros (on vous fait grâce des iPads). Ils les mangent, les iPhones ou quoi ? Non seulement le Bourgmestre est incapable de nous dire à qui ils sont destinés, mais en plus, il essaie de nous faire croire que c’était pour ‘passer au digital en période de COVID’. On ose leur dire que la COVID, c’était en 2020 et en 2021 ? Nous avons demandé la liste des personnes ayant reçu ces iPhone et les autres smartphones (on les achète par centaines à la commune !). Curieux de lire ça !
  • Et enfin, une augmentation (encore) du budget d’architecture pour le stade Georges Petre. On est juste passés de 718.861 euros en 2017 à 1.409.000 euros aujourd’hui pour un projet dont aucune pierre n’a été posée…