Ci-dessous quelques nouvelles des travaux du Conseil communal de ce mercredi 29 mai 2024 et un aperçu de l’apport de vos conseiller.e.s Ecolo-Groen. Bonne lecture !

Conseil en mode “on est en mai, y a pas de budget et tout va très bien, Mme la Marquise”… Ou dit autrement, circulez, y a rien à voir… Sauf peut-être les affiches du Bourgmestre affichant des candidats MR  plein les rues… Les élections communales, on le rappelle, ce sera le 13 octobre. Le 9 juin, Mr Kir n’est pas candidat. Les assesseurs vont s’amuser dans les bureaux électoraux #bonjourconfusion!

Interpellations du groupe Ecolo-Groen :

1. Hotspots : sécurité et prévention à Saint-Josse 

Elodie Cornez interpelle le Collège et en particulier le Bourgmestre sur la situation de la sécurité et de la prévention à St-Josse. En particulier, lors de la réunion du Conseil régional de sécurité (Cores) du 11 mars dernier, réunissant les chefs de zone de police et les bourgmestres de la région, a entériné une stratégie visant à concentrer les efforts sur des zones prioritaires identifiées comme “hotspots”. 

Le quartier nord a été identifié comme tel. Elodie Cornez interroge sur l’existence d’autres zones dites “hotspots” à Saint-Josse  et les mesures spécifiques prévues ou déjà mises en œuvre pour ce(s) hotspots. Elle s’inquiète par ailleurs pour la sécurité des gardiens de la paix dont le Bourgmestre a prévu qu’ils patrouillent jusqu’à deux heures du matin. Enfin, outre des aspects répressifs, elle demande quelles initiatives de prévention sont envisagées ou déjà en cours pour s’attaquer aux racines du problème. 

Le Bourgmestre répond par une longue digression autour de l’architecture, notamment des gares, en faisant des rapprochements que nous ne comprenons pas: la gare d’Anvers étant citée pour mentionner à quel point elle serait accueillante… et deux phrases plus loin, Anvers étant citée comme la capitale de la cocaïne. 

Pour tenter de résumer un long discours tortueux, nous retenons: 

  • le Bourgmestre, présent au conseil régional de sécurité, semble ne pas valider le principe des hotspots, 
  • le Bourgmestre ne répond pas sur l’existence d’autres zones déterminées à Saint-Josse comme hotspots, Pour notre part, on aurait bien vu la rue Willems ou le petit Boule, victimes de trafic de drogues également, 
  •  le Bourgmestre estime qu’“à Saint-Josse, ce n’est pas si grave”. Après plusieurs morts au cours des dernières années dans le quartier Nord et des fusillades, on se demande ce qu’il faut pour que ce soit grave.
  • concernant la sécurité des gardiens de la paix, le Bourgmestre ne voit pas le problème. Il indique que ces personnes créent une présence dissuasive. Il indique ainsi que certains métiers impliquent qu’on accepte un certain degré de risques. Lorsqu’Elodie Cornez lui pose de plus amples questions sur les protections pour les gardiens de la paix, le Bourgmestre indique que le tissu de leurs uniformes est renforcé. Chers gardiens de la paix, soyez prévenus, vous vous protégerez contre des trafiquants de drogue armés avec du tissu renforcé.

2. Etat du projet de rénovation de façade à façade des rues Eeckelaers, du Marché et de l’avenue Georges Pètre

Lors du conseil du mois de juin 2023, le Bourgmestre avait mentionné oralement que la rénovation de façade à façade des rues Eeckelaers, du Marché et de l’avenue Georges Pètre était toujours d’actualité.

Rudolph Alexandre interpelle sur l’avancement de ce projet dont le permis a été demandé en juillet 2021. En effet, ce permis n’étant valable que jusqu’à l’automne 2025, vu l’absence de budget 2024 et la durée de publication/adjudication des marchés requis, nous craignons le pire quant à la réalisation de ce chantier.

Le Bourgmestre répond que le marché public de ce projet sera lancé en 2024 encore, pour un début des travaux début 2025. Si le budget 2025 est présenté au conseil avant cette date… ce qui serait assez inhabituel…  

Nous apprenons au passage que les subsides régionaux alloués au projet ont été utilisés pour des travaux dans les rues Brialmont, de Bériot et Botanique. Il ne paraît pas possible de réallouer ces subsides sans accord de la Région et du conseil communal. Or, rien à l’horizon à cet égard.  

Le Conseil communal passe en revue les points suivants

1. Ordonnance de police du Bourgmestre du 13 mai 2024 – Quartier Nord

Le Bourgmestre a pris en date du 13 mai 2024 une ordonnance de police visant à prolonger la mesure d’interdiction de consommation d’alcool en rue dans le quartier nord entre 22h et 6h du matin. 

La nouvelle donne de cette ordonnance est l’interdiction des rassemblements de plus de 5 personnes dans le quartier Nord 24h/24 et 7j/7 lorsque ces rassemblements “représentent un danger pour la sécurité et la tranquillité publique”.

Cet ajout, non présent dans l’ordonnance de Schaerbeek, pose question à différents égards: 

  • absence de clarté sur les critères utilisés pour déterminer qu’un rassemblement “représente un danger pour la sécurité et la tranquillité publique”,
  • absence de précision sur l’autorité qui déterminera ce caractère “dangereux”, 
  • absence de motivation sur l’utilité de poser une telle interdiction 24h/24 et 7j/7. 

Le Bourgmestre répond qu’il s’agit de la police. Quant aux critères, on ne saura qu’une chose dite par le Bourgmestre “les non-tennodois ne sont pas les bienvenus”... Nous aussi, on a envie de vomir quand on entend cela. 

Au vu du danger que représente une telle mesure, Pauline Warnotte et Elodie Cornez s’abstiennent. 

2. Acquisition du 106, rue Linné 

Le Conseil se voit proposer l’acquisition du bien immeuble sis au 106 rue Linné pour un prix de 220,000 EUR. 

Pauline Warnotte s’étonne de cet achat qui avait déjà été autorisé en décembre 2017 par ce même conseil communal pour 200,000 EUR. 

Elle indique que depuis 2015, selon que les acquisitions aient été ou non concrétisées – ce qu’il est impossible pour le groupe Ecolo-Groen de vérifier puisque l’accès aux dossiers nous est plus ou moins systématiquement refusé, la commune a acquis des maisons pour un montant de 5 à 7 millions d’euros. Ces biens sont aujourd’hui non rénovés et murés. Elle rappelle que les Verts ont soutenu des projets de remise en route du quartier nord, que ce soit pour le lavoir social ou d’autres acquisitions, mais qu’il faut aujourd’hui constater que le commune ne dispose absolument pas des moyens pour rénover ces biens! Par ailleurs, plutôt que de mettre ces biens sur le marché locatif à titre précaire, elle préfère les murer, renforçant ainsi le coût du logement dans le quartier et l’insécurité. Au Bourgmestre qui argue de l’insécurité comme prétexte au murage des maisons, elle rappelle qu’avoir des voisins est un moyen bien plus sûr d’assurer la sécurité!

Elle rappelle également l’inhumanité crasse dont fait preuve le Bourgmestre dans ce dossier puisque cette politique a amené à ce qu’un bébé subisse deux expulsions à l’âge de 5 semaines et de 6 mois alors qu’il y avait une solution trouvée par la région pour assurer le logement de sa famille. Rappelons que le Bourgmestre se plaît à pratiquer les expulsions et, derrière les jolis mots de lutte contre la traite des êtres humains, le Bourgmestre pratique en réalité une politique visant à mettre les populations qu’il considère indésirables hors de sa commune, que ce soit les prostituées ou les populations Roms. 

Pascal Lemaire met par ailleurs sa connaissance de terrain du quartier pour rappeler au Bourgmestre qu’un conflit entre locataires et propriétaire de ce bien avait mis en évidence une pollution des sols qui ne semble pas être reprise dans les pièces du dossier, ce qui n’est pas étonnant vu le secteur concerné où ont longtemps opéré des sociétés du secteur de la photographie manipulant des produits chimiques. Il souligne dès lors le risque de coûts élevés que pourrait entraîner la dépollution, rappelant à ce titre les problèmes que rencontre le CPAS pour son futur siège dans le quartier. 

3. Annulation de l’arrêté de fermeture de la carrée du 37 rue de Linné

Lors des conseils de janvier et février, le Bourgmestre avait soumis des ordonnances de fermeture de carrées, arrêtés annulés rapidement par le Conseil d’Etat faute d’indices de trafic d’êtres humains conséquents pour y exiger une fermeture administrative. 

Cette fois-ci, la carrée doit être rouverte car, on vous le donne en mille, la personne auditionnée en vue de la fermeture de la carrée n’était plus occupante des lieux… 

4. Délimitation des dropzones pour trottinettes

2 ans et demi après l’adoption du plan communal “Vélos – trottinettes – motos” et 5 mois après le dépassement de la date limite pour installer les dropzones pour les trottinettes, le conseil se voit proposer l’adoption de noms de rues où ces dropzones seront installées. Il aura juste fallu 3 interpellations du groupe Ecolo-Groen (mars 2022, octobre 2023 et janvier 2024) pour que ce projet se concrétise. 

Voici les noms de rue en question: 

  • Place Rogier. 
  • Place du nord. 
  • Place François Bossuet. 
  • Place Houwaert. 
  • Place Jean Demmanez. 
  • Esplanade Saint-Lazare. 
  • Square Victoria Regina. 
  • Rue de Brabant. 
  • Rue Botanique. 
  • Rue Saint-Josse. 
  • Rue Liedekerke. 
  • Rue Braemt. 
  • Boulevard des 4 journées. 
  • Rue de la Pacification. 
  • Place Saint-Josse et environs (Rue des Deux églises, Hydraulique,Marie Thérese). 

A la question de savoir où exactement dans ces rues seront placées les dropzones, le Bourgmestre jure ses grands dieux que cela ne se fera pas au détriment d’une place de parking – la photo en exergue du présent article prise à la rue Bonneels le lendemain du conseil semble démontrer le contraire…  

5. Dimanche sans voiture

Cette année, le dimanche sans voiture aura lieu le 22 septembre 2024. 

6. Collaboration avec le musée Migration

Le conseil se voit proposer de valider une convention – déjà signée – de collaboration avec le musée migration, projet impliquant notamment l’organisation d’un événement annuel sur le territoire de la commune. Pas de commentaires sauf peut-être de mentionner qu’il parait bien cavalier de demander son autorisation au conseil lorsque le document est déjà signé… Ca ou tordre la main du conseil…

7. Dispositif d’ajustement pour l’école les Tournesols

Ce dossier qui est la continuation d’un projet mis en place par la communauté française pour permettre aux écoles de repartir du bon pied est une collaboration avec les enseignants. Il ne suscite pas de questions.

8. Validation des comptes 2022 de la Fabrique d’Eglise de Saint-Josse

Largement en boni, ces comptes ne suscitent pas d’inquiétude. 

9. Achats communaux

a) Marché de rénovation de trottoirs

Il est proposé au conseil d’adopter un marché pour deux ans pour la rénovation de trottoirs pour un montant de 800,000 EUR. Pas d’indication de quels trottoirs. Nous avons demandé, on nous a promis un plan.

b) Autres achats communaux

Rien à rapporter, il n’y a pas de budget…

c) Demande de rallonge budgétaire pour des achats liés à des circonstances impérieuses et imprévues

Deux achats présentés au conseil concernant le parking Scailquin, un pour la ventilation, l’autre pour de la peinture dans cette catégorie. 

Le souci: les circonstances requérant les travaux ne sont absolument pas imprévues ‘les problèmes d’infiltration d’eau de pluie persistant depuis des années’ nous dit le dossier… 

Le mois dernier, le même cirque était présenté pour la mise en conformité de l’accès au parking Scailquin.

Une fois de plus, ce qui semble impérieux, c’est l’ouverture prochaine du parking – enfin, avant les élections communales. 

Rappelons que s’il y avait un budget, il n’y aurait pas besoin de recourir à de telles élucubrations pour faire réaliser l’entretien ou la réparation d’un système essentiel à l’utilisation du parking. Bref. 

 

Pour ce qui est du parking lui-même, il n’est pas inutile de rappeler que la rénovation du parking est passée en 12 ans d’un prix initial de 744,192.2 EUR à un prix global (enfin on espère) de 2,649,956.44 EUR soit 3,5 fois le prix.

Le tout sans publicité appropriée du marché qui aurait permis d’avoir de meilleurs prix et avec 1,076,157.95 EUR d’ajouts et un accord avec l’entrepreneur pour éviter d’aller en justice de 829,606.73 EUR, montant qui était clairement évitable si la commune payait ses factures en temps et en heure.