Ci-dessous quelques nouvelles des travaux du Conseil communal de ce mercredi 19 juin 2024 et un aperçu de l’apport de vos conseiller.e.s Ecolo-Groen. Bonne lecture !
On est en juin, il n’y a toujours pas de budget, les maisons du quartier Nord continuent à être murées, aucun plan de rénovation ne se dessine à l’horizon ; la maison de repos a des fuites et subit une perte de 3,5 millions d’euro ; la commune achète 27 m² pour 160.000 euros (6.000 euros du m² quand même…) mais le Bourgmestre ne voit pas le problème !
Le Conseil communal passe en revue les points suivants
1. Acquisition du rez-de-chaussée du 30 rue de la Prairie
Le Conseil se voit proposer l’acquisition du rez-de-chaussée au 30 rue de la Prairie pour un prix de 160.000 EUR.
Lors du dernier conseil, le 106 rue de Linné avait été acquis (sous réserve d’adoption du budget) pour la deuxième fois pour un montant de 220.000 euros (enfin, la première, c’était un coup dans l’eau… en 2017).
Ce conseil-ci, il s’agit donc d’une carrée de prostitution de 27 m² et une courette. Le montant de 160.000 euros porte le prix de ce bien à près de 6.000 euros du m² (largement plus de deux fois le prix moyen du m² à Saint-Josse, prix qui est déjà beaucoup trop élevé pour les habitant.e.s du quartier).
Pauline Warnotte intervient pour noter la démesure d’un tel prix qui dépasse de plus de 30% l’évaluation proposée par le service régional d’évaluation des achats publics. Prix d’autant plus démesuré que l’évaluation de 121.700 euros tenait déjà compte d’un prix de location du bien très élevé en raison de son affectation à une carrée de prostitution. Autrement dit, à Saint-Josse, le Bourgmestre s’emploie à donner une prime aux propriétaires de biens ayant loué à titre prohibitif leur bien pour des activités de prostitution que ce même Bourgmestre dénonce à cors et à cri.
Pauline Warnotte indique également que le bien est une copropriété et que dès lors, non content d’acheter bien trop cher, le Bourgmestre Kir se place dans une situation de dépendance à l’accord d’autres copropriétaires pour pouvoir rénover le lieu. Autrement dit, ces travaux, s’ils ont lieu un jour (on sait que dans d’autres circonstances, la majorité Kir a fini par revendre un bien acquis en copropriété faute de pouvoir gérer ce bien comme souhaité) prendront des années.
Les promesses de M. Kir de remettre du logement dans le quartier sont un leurre, faute de budget (entre autreS) pour rénover ces biens. Un bel exemple du dommage grave causé aux habitant.e.s faute d’adoption d’un budget en temps et en heure. La commune sous l’égide de M. Kir rachète des maisons à tour de bras dans le quartier Nord pour les murer et les laisser pourrir. Ce faisant, elle fait également monter les prix des loyers dans le quartier Nord. Voilà qui reflète parfaitement la nouvelle affiliation du Bourgmestre au MR.
Nous votons donc contre cette acquisition qui ne fait aucun sens.
2. Gestion écologique du cimetière
Projet porté depuis de nombreuses années par les Verts, le subside bruxellois pour l’entretien écologique du cimetière communal voté en ce même conseil en décembre 2022 est augmenté par la Région. Merci la Région !
3. Chèques vétérinaire
Après son annonce dans la presse (parfois on se demande si le Collège a bien compris que le conseil pouvait dire non), le conseil se voit proposer l’adoption d’un règlement communal visant à octroyer un chèque vétérinaire pour l’identification des chiens et des chats et pour le suivi de l’état général de l’animal et la mise à jour vaccinale pour l’ensemble des animaux domestiques.
Jusque là, nous n’avions pas grand chose à redire (sauf noter qu’il y avait une incohérence entre le dossier présenté au conseil et le communiqué de presse) ; en soi, cette mesure est positive. Quelle ne fut pas notre surprise toutefois de découvrir en séance, suite à nos questions, que le dossier soumis aux conseillers ne correspondait pas au dossier entre les mains du Collège. En d’autres termes, le Collège entend faire voter des textes par le conseil sans que ce conseil ait l’ensemble des éléments d’information.
En l’espèce, le dossier est mineur et donc la chose est de faible importance. Elle révèle toutefois le manque de cas fait par le Bourgmestre Kir de toute forme de démocratie. Le Bourgmestre Kir n’en est malheureusement pas à son coup d’essai, se moquant du pouvoir législatif et se permettant de cracher sur le pouvoir judiciaire.
4. Rapport d’activités des associations de cohésion sociale
Comme tous les ans, le conseil se voit présenter le rapport des associations prenant part à la cohésion sociale communale. Ce document montre une photo de la situation de l’aide apportée par les associations aux habitant.e.s et des difficultés qu’elles rencontrent.
Les éléments que nous soulignions l’an dernier sont toujours d’actualité :
- La commune doit pouvoir soutenir financièrement les associations et cela peut facilement passer par une suppression de l’indexation sur les loyers communaux et l’exonération de la taxe de bureaux pour les associations.
- il appartient à la commune en tant que pouvoir organisateur au niveau scolaire, de se tourner résolument vers des systèmes pédagogiques qui ont fait leur preuve en milieu populaire. Elodie Cornez a de nouveau insisté sur le besoin pour la commune de s’inscrire dans une pédagogie Freinet qui concentre le travail scolaire à l’école et aborde la scolarité de l’enfant de manière globale. Considérer que l’enfant est incapable de laisser ses difficultés familiales sur le pas de l’école, est un élément indispensable.
- Il est essentiel de prévoir un budget conséquent pour une politique qui permet aux femmes d’accéder à l’autonomie et la sécurité.
5. Prolongation de la convention avec l’asbl ToekomstATELIERdelAvenir
L’asbl TADA offre le samedi des ateliers des activités extrascolaires et éducatives à 25 enfants francophones et 25 enfants néerlandophones à partir de 10 ans. Ces activités particulièrement adaptées aux besoins des enfants de nos quartiers sont un modèle éducatif. Pascal Lemaire, qui est déjà intervenu à plusieurs reprises pour ces enfants comme intervenant-référent, ne peut que dire le bien qu’il pense du travail de cette association et appeler de ses vœux l’extension du concept et sa mise en œuvre par les autres acteurs du soutien à la jeunesse, et notamment les maisons de jeunes communales. .
6. Douzièmes provisoires jusqu’à décembre 2024
Continuant sur sa lancée “sans budget, la vie est plus belle” (enfin, elle est surtout moins ambitieuse, moins efficace, moins au service de la population), le Collège propose l’adoption au conseil de douzièmes provisoires jusqu’à fin décembre 2024, s’octroyant ainsi la possibilité de continuer à travailler avec des bouts de budget de 2023 (adopté lui-aussi extrêmement tardivement, c’est-à-dire fin septembre 2023 pour deux petits mois de mise en œuvre) en 2024.
Elodie Cornez, comme l’année dernière à la même époque, intervient pour dire tout le mal qu’elle pense de cette approche : Dans une année électorale lors de laquelle il est essentiel que les conseillers communaux, au nom de la population, puissent s’assurer que les dépenses publiques soient affectées intégralement au fonctionnement de la commune et non à la campagne électorale du Bourgmestre. Cette tactique du Bourgmestre est scandaleuse puisqu’elle empêche le moindre contrôle des dépenses face à un plan approuvé.
Cette tactique depuis des années lui permet au Bourgmestre Kir de se présenter comme un bon gestionnaire dès lors que le budget est présenté tellement tard qu’il correspond exclusivement aux dépenses réellement engagées. Il évite ainsi non seulement le contrôle des conseillers communaux mais aussi celui de la tutelle…
Cette absence perpétuelle de budget a des conséquences graves pour les habitants. Pas de rénovation des maisons (propriétés communales) murées, au détriment des personnes en attente d’un logement social, pas de rénovations des routes, pas d’ouverture du musée le week-end, pas de projet d’envergure pour rénover les écoles… On se demande aussi comment, en l’absence d’un budget et, contraint par les limites budgétaires de 2023 (dont il faut rappeler que le budget était un copier-coller des dépenses de 2021), la commune arrivera à supporter le trou qui se creuse au CPAS (voir point suivant).
Sur ce point précis, les Verts votent donc contre.
7. Budget du CPAS
Budget en constante augmentation depuis des années… à 16,5 millions d’euros (comparé aux 16 millions de 2023 eux-mêmes à comparer aux 12 millions de 2022).
Budget également très en retard (nous n’avons pas été habitués à un budget du CPAS si tardif). Il semblerait que la politique de purge du personnel menée au CPAS par un Président qui se veut tout puissant commence à avoir des effets délétères non seulement pour les bénéficiaires mais également au niveau des services…
Parmi les points saillants à noter dans ce budget :
- un déficit majeur à la maison de repos (3,5 millions d’euros) que la commune devra couvrir… On se demande comment sans budget !
- Une augmentation importante des personnes sous article 60 (mise au travail) que le Président explique par une volonté de mise au travail… (C’est peut-être vrai. Nous constatons toutefois également, une hausse drastique d’ embauches de personnes au service de la commune. Or, nous avons déjà constaté ces pratiques dans le chef de la commune avant les dernières élections. Le népotisme n’est pas loin).
- un bâtiment de la maison de repos qui subit des malfaçons. Élément qui devra également être supporté sur le budget communal… Comment ? Mystère et boule de gomme.
8. Achats communaux
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Travaux de rénovation et aménagement des locaux pour le Jardin de la Nature et la Biodiversité
Le conseil se voit proposer l’adoption d’un marché public de travaux destiné à la rénovation et à l’aménagement des locaux pour le Jardin de la Nature et la Biodiversité pour un montant de 1.134.869,85 euros (valeur estimée).
Rudolph Alexandre intervient pour indiquer qu’il s’agit là de gros montants, d’autant plus qu’une partie conséquente de ce montant est destiné à rénover une chapelle à des fins de bureaux. Le groupe des Verts s’interroge sur une telle priorité alors que des nombreuses maisons murées attendent une rénovation pour être transformés en logements qui manquent cruellement à Saint-Josse.
Rudolph Alexandre note également que le Jardin de la Nature et de la Biodiversité est présenté comme à but didactique alors que le jardin est fermé en permanence. Ne pourrait-on pas envisager, après les travaux, d’ouvrir cet espace vert à la population, puisque du personnel sera présent sur place ?
Le Bourgmestre répond que ce jardin est destiné à être fermé au public pour préserver la nature et que le public a accès au Jardin des Familles (rappelons que le jardin des Familles est bruyant et peu adapté en période de chaleurs intenses en raison de sa faible arborisation), il indique enfin que les locaux, dans un état désastreux, ont besoin de rénovation pour accueillir des enfants. Pour ce qui est de l’argent qui serait mieux utilisé ailleurs, le Bourgmestre ne voit pas le problème puisqu’il a du budget pour cette rénovation (enfin, il en aura quand le budget aura été voté).
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Enlèvement des déchets en rue (2025-2028)
Le Conseil se voit proposer la validation d’un marché pour l’enlèvement des déchets en rue pour un montant de 448.000 euros pour 4 ans.
Ça fait cher la crasse laissée en rue pour le budget de chacun…
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Travaux en voiries : sécurisations routières et ralentisseurs de vitesse pour l’année 2024
Le Conseil se voit proposer la validation d’un marché pour des travaux de sécurisations routières et ralentisseurs de vitesse pour l’année 2024 pour un montant de 600. 000 euros.
Elodie Cornez intervient pour indiquer qu’en soi, si ces travaux pouvaient avoir lieu, ce serait une excellente chose… Toutefois, il est évident qu’à aucun moment, ces travaux n’auront lieu en 2024 vu l’absence de budget. En effet, l’absence de budget empêche de passer le marché et donc de l’exécuter. Autrement dit, cet achat, c’est du vent !
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Repasse du marché d’architecture pour l’extension de l’école Sint-Joost-aan-Zee
Faute d’avoir respecté certaines dispositions légales lors du premier essai pour ce marché ayant mené à ce que le marché soit recalé, le collège repasse devant le conseil en ayant revu sa copie.
Thomas Doesselaere demande quelle est la réaction des parents face à ce projet. L’Échevine n’est pas tendre avec ces derniers, indiquant avoir affaire à des parents NIMBY dans ce dossier (c’est-à-dire des parents qui ne se soucieraient pas du collectif mais exclusivement d’eux-mêmes…)
Toutefois, lorsque Thomas Doesselaere interroge sur la réaffectation du parc Moulin-Limite à l’école, l’Échevine admet que la cour d’école est déjà trop petite, ce qui justifie cette réallocation. Qui toutefois n’aura pas lieu de suite, le lieu n’étant pas en état d’être occupé par des enfants… Trop dangereux ! (et fermé depuis 2019 pour cette même raison).
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Autres achats communaux
Rien d’autre de vraiment concret à rapporter, il n’y a pas de budget…
Sauf qu’en fait, on aurait dû voir le marché pour les écrans géants de la place Saint-Josse pour un montant d’un peu plus de 25.000 euros… Or, bien qu’adopté par le Collège en même temps que d’autres petits marchés, celui-là n’y était pas. Quelque chose à cacher, M. Kir ?